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Prince Menyu M'Ewondo
12 décembre 2006

Couronne de Lys pour Jean-Paul Desbiens

Décès du «Frère Untel»


FOUDA Vincent Sosthène

Couronne de Lys pour Jean-Paul Desbiens par Vincent Sosthène FOUDA

Jean-Paul Desbiens était avant tout un fils du Québec et c’est à ce titre qu’il a su mettre avec la dernière énergie chaque jour à profit ses propres connaissances pour mieux les transmettre aux fils et aux filles de cette province si particulière qu’est le Québec. Ce fut un homme gai, drôle, profondément humaniste qui a mis ses qualités au service des hommes.

C’est ce Québec de la fleur de lys qui pleure aujourd'hui’hui au rythme des cantiques des moines de l’abbaye de Solesmes un de ses plus illustres fils, un homme orchestre au point de figurer parmi les pairs de la Révolution Tranquille, inclassable puisque certains l’ont vu à droite et à gauche parfois au centre dans la vie politique de la province, un cosmopolite puisqu’il a su représenter mieux que quiconque les richesses du Québec à l’Autre. Peut-être alors un jour, la grande communauté d’universitaires québécois saura lui dédier des mélanges.

Peut-être qu’un jour, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, il nous sera permis de saisir toutes les dimensions de cet Enfant Jeannois (Lac Saint-Jean), fils de Métabetchouan. Sa carrière d’enseignant mais et surtout de frère Mariste des écoles, ne l’a pas empêcher de publier une œuvre littéraire féconde composée de pamphlets, de romans, chroniques. Le Frère Untel comme on l’aura le plus connu, à travers sa production littéraire a cherché à réconcilier le Québec avec lui-même, tradition et modernité, mettant d’un élan sincère la femme, l’homme debout pour construire non pas un Québec nouveau mais une société moderne capable de faire face à la modernité comme on peut le lire dans ses Insolences. L’homme apparaît tour à tour pédagogue, moralisateur, éveilleur de conscience mais profondément religieux.

Le Frère Untel était tout ceci à la fois, c'était un enfant du Canada

Il y a des êtres pour qui la vie est un défi, il y a des êtres pour qui l'amour de leur pays est un devoir, il y a des êtres pour qui la foi est un sacerdoce délectable, il y a des êtres pour qui le respect de l'homme est un combat. Jean-Paul Desbiens était de ces hommes là. Un homme qui a su chaque jour de sa vie, mettre à profit ses propres connaissances pour mieux les transmettre aux autres, un homme gai, drôle profondément humaniste qui a mis ses qualités au service des hommes. Jean Paul Desbiens a su exporter la culture, les cultures québécoises tel un ambassadeur engagé pour que leurs valeurs et leurs profondeurs soient reconnues. Jean-Paul Desbiens était un fils du Canada, une valeur pour les jeunes générations d’enseignants, de pédagogues, de romanciers, de journalistes, c'était une référence, le Québec perd en lui l'un de ses fils, les plus fidèles, une icône et l'écho de sa disparition résonne avec un goût amer et métallique dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de le rencontrer.

Jean-Paul Desbiens était un fils du monde…

Voici le silence qui devient soupçon, en tenant prisonnier le professionnel du langage, l'artiste de la parole, l'interprète du symbole québécois lui même devenu symbole, l'un des plus illustres fils du Québec s'est éteint, il a contribué au rayonnement international de cette province pleine de richesses, il était devenu lui aussi citoyen du monde. Il a travaillé au rayonnement international de la culture, une culture sans frontière dans une tête bien faite et s’exprimant dans une langue.

Aujourd'hui’hui, un vent souffle, il dit des mots que nul ne comprend. Jean-Paul Desbiens rentre dans le silence contradictoire de l’été sans égarer son regard d’enfant comme pour redonner à tout un chacun le goût de vivre.
C’était un religieux et c’est auprès d’un de ses confrères que je trouve les mots, pour une dernière « marche dans le jardin de la vie », debout sous la nuée, où l’enseignant travaille pour que la culture soit désir de l’autre. Non n’emporte pas les ossements de tes mots, laisse nous leur faim afin que nous puissions nous en nourrir en nous souvenant de ce que tu fus ! L’Insolence.

Vincent Sosthène FOUDA
Département de sociologie
Université Laval

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Commentaires
A
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Prince Menyu M'Ewondo
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