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Prince Menyu M'Ewondo
12 septembre 2007

Kamerun : Ein Reich, Ein Volk, Ein Führer!

Kamerun : Ein Reich, Ein Volk, Ein Führer!

[Montréal - ] - 10-09-2007 (Vincent Sosthène FOUDA)

Le nouveau gouvernement est un gouvernement de rien nouveau, un mauvais casting qui enferme de nouveau le Cameroun dans des considérations dites d’équilibre régional. Les camerounais auraient souhaité voir une équipe gouvernementale réduite, dévouée.M. Biya a opté pour la continuité dans ce qui paraît pourtant être sa dernière ligne droite. 2011 c’est encore loin, nous devons nous attendre à d’autres gouvernements. Au bout de 25 ans de règne, le Chef de l’Etat se surprend chaque jour à parler de grands projets et de grandes ambitions dans un pays où l’initiative est sous perfusion, l’audace un parjure et l’action un délit. En attendant, la fièvre du vendredi 7 septembre devrait rapidement retomber pour remettre les Camerounais au travail pour des lendemains qui déchantent.

Le nouveau gouvernement est un gouvernement de rien nouveau, un mauvais casting du chef de l’État qui enferme de nouveau le Cameroun dans des considérations dites d’équilibre régional. Les camerounais auraient souhaité voir une équipe gouvernementale réduite, dévouée à un plan gouvernemental et politique préalablement défini ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Cependant, l’on pourrait faire toute une autre lecture de ce réaménagement  de l’équipe gouvernementale notamment avec la sortie du gouvernement des ministres Jean-Marie Atangana Mebara des Relations extérieures et Urbain Olanguéna Awono de la santé. Tous deux candidats élus aux dernières élections municipales respectivement à Mbankomo comme conseiller et tête de liste à Sa’a pour le second. Cette sortie peut être considérée comme une mise à l’écart des animateurs supposés du fameux G11. Si tel est le cas, le chef de l’État vient de donner à Urbain Olanguéna Awono l’occasion de diriger une campagne présidentielle dont Jean-Marie Atangana Mebara en sera le candidat de l’aile moderniste du RDPC.

Nous n’avons pas à juger de la compétence d’une équipe gouvernementale, ni de chacun des ministres pris individuellement. Si les uns et les autres sont au gouvernement c’est qu’ils peuvent et doivent apporter quelque chose au Cameroun, c’est le moins que les camerounais puissent attendre d’eux et de chacun. Le malaise vient du fait que le jeu politique n’est point clarifié et il n’existe aucune feuille de route lisible par tous. Il y a toujours des grands défis pour chaque peuple, pour chaque nation et plus encore pour un pays comme le Cameroun. L’un des défis du Cameroun aujourd’hui est d’asseoir les institutions qui vont faire de lui un État au sens moderne de l’expression, mais pour asseoir ces institutions il faut déjà les mettre en place, et c’est le travail de chacun des paliers du pouvoir dans notre pays. La réalisation de cet objectif passe nécessairement par la maîtrise de l’éducation. Je tiens cette idée de Gellner qui veut que la sécurité, le respect de soi et la dignité des individus s’appuient, de façon typique, aujourd’hui, pour la majorité des hommes et des femmes, sur leur éducation. Les limites de la culture à l’intérieur desquelles ils ont reçu une éducation sont aussi celles du monde à l’intérieur duquel ils respirent moralement et professionnellement. L’éducation ne peut pas se contenter d’être un élément décoratif d’un État-ombre comme nous le vivons en ce moment au Cameroun. L’éducation et par ricochet la culture est dans chaque État moderne et post-moderne ce qui légitime un ordre social. Sans vouloir verser dans les statistiques, rappelons simplement ici la loi de réorientation scolaire du Cameroun d’avril 1998 qui stipule en ses articles 6 et 30 que l’État « assure à l’enfant le droit à l’éducation » et qu’ « Il procède à l’évaluation régulière du système éducatif ». Les résultats aux différents examens officiels au Cameroun n’ont pas été à la hauteur des attentes, environ 28% des enfants du primaire redoublent chaque année, environ 13% d’entre eux abandonnent l’école[1]. Dans une province comme l’Extrême Nord, 26% seulement de filles ont accès à l’école primaire, dans l’ensemble du pays 46% seulement des enseignants sont qualifiés c’est à dire ont été dans une école de formation ENI/ENIA, alors qu’en même temps, beaucoup d’enseignants sortis de ces écoles de formation sont au chômage ! Nous pourrons multiplier des exemples de ce type à l’infini sans pour autant épuiser la liste des attentes du peuple camerounais.

Aux examens officiels on parle d’un taux de réussite de 21% au baccalauréat[2]. Les universités stagnent et les reformes tardent à porter les fruits escomptés. Le corps enseignants se clochardisent au même titre que les fonctionnaires toutes branches confondues.

Le système de fabrication de l’élite est en panne

Le système de fabrication de l’élite dirigeante du Cameroun est à interroger au moment où il est plus que nécessaire de nous orienter vers une exosocialisation de tous nos système, la production et la reproduction d’hommes, de femmes hors de l’unité tribale et ethnique. L’impératif d’exosocialisation est le fil directeur auquel notre pays et son système éducatif doivent, être plus que jamais attachés. Le Cameroun donne l’impression que le lien social est rompu. La fabrication de notre élite complètement désarçonnée d’où d’ailleurs les nombreux détournements de fonds et les nombreuses arrestations. Toute l’élite d’un pays ne saurait se retrouver en prison comme cela semble être le cas au Cameroun aujourd’hui. Faut-il remettre en question le système de nos grandes écoles, notamment l’EMAN et les autres ? Comment expliquer par exemple que chaque promotion à un poste de responsabilité soit aussi une porte vers la prison ? Des ministres d’État qui partent de leur bureau pour la prison ! C’est du déjà vu dans l’histoire de l’humanité mais ce sont des exceptions et quand celles-ci deviennent des règles il est légitime pour un socio-politologue de s’interroger.

Sur le plan économique, ces 12 derniers mois n’ont pas été de tout repos pour la ménagère camerounaise. Le prix des produits de premières nécessités a augmenté de façon exponentielle alors qu’en même temps le pouvoir d’achat des Camerounais est resté stable. Conséquence, les camerounais sont de plus en plus pauvre et l’État de plus en plus muet face à leurs revendications. Le rapport de la Beac du 27 juillet dernier fixe à 4,4% le taux d’inflation par an au Cameroun et quand on analyse ce rapport, on réalise que les secteurs de l’alimentation et des transports constituent à eux deux 41,7% de cette inflation. Le panier de la ménagère est donc vide et se déplacer un véritable défi.

Un gouvernement d’austérité

   

En réduisant le nombre de portefeuille au sein du gouvernement, le Chef de l’État aurait sans doute mis en ordre de bataille son équipe gouvernementale avec un cahier de charge, chacun des ministres aurait été aussi plus visible avec un devoir de rendement. Là, il a opté pour la continuité dans ce qui paraît pourtant être sa dernière ligne droite. 2011 c’est encore loin, nous devons nous attendre à d’autres gouvernements si nous voulons faire une lecture politique pour l’avenir du Cameroun. Le jeu de la succession n’est pas ouvert n’en déplaise à ceux et celles qui voudraient voir le Cameroun connaître une succession douce. Les présupposés dauphins ont été priés d’aller revoir leur copie au quartier tandis que l’équipe mise en place ne légitime ni le premier ministre chef du gouvernement ni l’Assemblée Nationale acquise au RDPC. Aucun député élu n’a été appelé au gouvernement, le rouleau compresseur du monopartisme est en marche car seul l’UNDP de Bello Bouba reste au gouvernement. Le bureau de l’Assemblée Nationale a été reconduit et sa configuration n’a pas changé depuis une quinzaine d’années ! au risque de confondre stabilité à longévité on se risque à une paralysie par manque d’oxygène. Au bout de 25 ans de règne, le Chef de l’Etat se surprend chaque jour à parler de grands projets et de grandes ambitions dans un pays où l’initiative est sous perfusion, l’audace un parjure et l’action un délit. En attendant, la fièvre du vendredi 7 septembre devrait rapidement retomber pour remettre les Camerounais au travail pour des lendemains qui déchantent. 

[1] Chiffre communiqué par Gabriel Siakeu, in http://www.eip-cifedhop.org/eipafrique/cameroun/deperdition.html consulté le 8/09/2007 à 10h.

[2] www.rfi.fr/actufr/articles/032/article_16604.asp consulté le 8/09/2007 à 10h15.

Vincent Sosthène FOUDA Journaliste Socio-politologue Université du Québec à Montréal - Canada


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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> Je suis originaire du Saguenay et descendante par ma mère de Mathieu Da Costa.<br /> <br /> Ce n'est que dernièrement que j'ai appris que j'avais un ancêtre noir et je trouve ça absolument intéressant. La généalogie m'a toujours attiré mais là avec les recherches de plus en plus poussées, cela devient passionnant.<br /> <br /> Je me demande si nous pourrions échanger des informations sur cet ancêtre...<br /> <br /> Je vous ai envoyé une demande d'amitié dans Facebook. <br /> <br /> Au plaisir,<br /> <br /> Marise Gagnon
Prince Menyu M'Ewondo
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